Français parisien vs Français québécois : si proche et si différent parfois
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Si vous traduisez du contenu pour atteindre un public francophone, il est important de tenir compte non seulement de la langue elle-même, mais aussi des nuances qui surviennent en fonction de l’endroit où vit votre public. Un bon exemple de ce scénario est les différences entre la façon dont le français est parlé en France par rapport au Canada, plus précisément au Québec.
En effet, il y a beaucoup de connaissances à partager sur tout ce qui touche à la langue française. Connaître ces différences peut grandement améliorer l’intégration sociale et les échanges avec les citoyens canadiens.
L'histoire du français parisien et du français québécois
Un Québécois et un Français partagent les mêmes règles grammaticales de base. Donc, si quelqu’un du Canada et quelqu’un de France écrivait tous les deux la même lettre, la lettre se lirait exactement de la même façon car les deux utilisent le français courant à l’écrit. Cependant, en raison de l’histoire du Québec, le français qui y est parlé est assez différent du français parlé en France.
Le français québécois est basé sur le français parlé à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, car à cette époque, les Européens colonisèrent les Amériques et la famille royale française envoya des Parisiens vivre dans la Nouvelle France qui est le Québec moderne d’aujourd’hui.
Mais, après cette première colonisation, la région est devenue de plus en plus isolée de la France, ce qui a conduit à ce qu’une grande partie de leur linguistique se soit figée dans le temps car leur langue n’évoluait pas avec leurs homologues parisiens.
Il en est résulté que le « français canadien » moderne possède de nombreuses caractéristiques linguistiques qui ne sont pas partagées par les francophones européens modernes.
Prononciation et accent du français au Québec et en France
L’accent et la prononciation diffèrent en raison de la nature archaïque de la langue. Le français canadien contient plusieurs prononciations du XVIIe siècle, ce qui donne un accent sensiblement différent de celui des autres francophones. L’accent du Québec est reconnu pour être « fredonnant » par rapport aux différents accents francophones. Cependant, il n’y a pas d’accent québécois standard, car chaque ville et village aura ses propres différences de prononciation et de phrasé, comme c’est le cas avec n’importe quelle langue.
Au Québec, les voyelles sont un peu plus nasillardes qu’en France. Par exemple, « an » se prononce plus comme « in », donc une expression comme « les parents » peut ressembler plus à « les parrains » ce qui pourrait causer des malentendus.
Une autre différence de prononciation concerne les consonnes. Certaines consonnes, comme T et D, sont « affriquées », ce qui signifie qu’elles viennent avant une voyelle. Un francophone québécois ajouterait un son S ou Z après elles. Par exemple, il prononcera « fatigué » comme « fatsigué » ou « mardi » comme « Mardzi ».
Les pronoms et les prépositions
Concernant les pronoms, les Québécois diffèrent grandement des autres Français. Les Canadiens préfèrent utiliser l’approche informelle lorsqu’ils s’adressent à quelqu’un dans la mesure du possible. Au Québec, « tu » est plus susceptible d’être utilisé que « vous ». Les seules exceptions étant lorsque vous parlez à quelqu’un que vous ne connaissez pas ou dans un cadre très formel.
En ce qui concerne les prépositions, les Canadiens préfèrent les garder courtes et douces en raccourcissant les phrases prépositionnelles :
- “Sur le” is pronounced “s’e”
- “Sur les” is pronounced “s’es”
- “In” becomes “dins”
- Etc.
Influence de la langue
Une autre différence entre le français parisien et le « français canadien » est l’impact des langues des Premières Nations sur le vocabulaire québécois. Les Québécois utilisent de nombreux emprunts autochtones, par exemple, lorsqu’ils parlent de sandales, quelqu’un de France se réfère à « les sandales » tandis que quelqu’un de Québec se réfère aux « babiches ».
L'utilisation de mots à consonance française plutôt que de mots anglicisés est encouragée au Canada, cependant, la proximité des anglophones a également une influence durable sur la langue.
Il ne serait pas étonnant d’entendre un Québécois conjuguer des verbes anglais dans des phrases françaises, ce qui est très rare pour les autres francophones hors Québec.
Par exemple, vous pourriez entendre un Québécois dire « On a crossé la street » pour vouloir dire « Nous avons traversé la rue ».
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Différence au niveau du vocabulaire
Cela est dû en partie à leur isolement par rapport à l’évolution de la langue française qui s’est produite il y a des siècles. Mais, c’est aussi un effet de leurs tentatives de préserver intentionnellement la langue française en créant de nouveaux mots à consonance française, et en essayant de les angliciser le moins possible.
Par exemple, « Parking » en France est « Parking », mais au Québec, il a été remplacé par « Stationnement ». En France, « faire du shopping » signifie faire du shopping, mais au Québec, il est remplacé par « magasiner » (dérivé du français « magasin » qui signifie magasin).
Par exemple, en France, quand on parle d’une voiture, on parle d’ une voiture, mais au Canada, on parle de « un char ». Quand on parle d’un téléphone portable, en France on parlerait d ‘ « un portable », mais au Canada, on parlerait d’un cellulaire. Un emploi en France serait appelé « le boulot », mais au Canada, on peut simplement parler de « job ».
Attention à ne pas manquer l’heure du repas si vous déménagez au Québec
Un point de confusion majeur pourrait survenir lorsqu’on parle d’heures de repas entre un Québécois et un Français en raison des différences de sens mais de la similitude des mots :
Au Québec, le petit-déjeuner est « le déjeuner », le déjeuner est « le dîner » et le dîner est « le souper ».
En France, le petit-déjeuner est « le petit-déjeuner », le déjeuner est « le déjeuner » et le dîner est « le dîner ».
Des différences comme celles-ci pourraient causer un peu de confusion entre les francophones ou une personne voyageant dans un pays francophone qui ne connaît peut-être pas les spécificités régionales, il est donc toujours sage de réviser le phrasé local avant de déménager au Québec.